Formes de vie à comi(que)ville: construction de l'espace à travers les bandes dessinées

L’objectif de cette recherche est l’étude des modes du sentir et du faire signifier la ville à travers l’humour dans l’œuvre de Quino. Pour cela, nous avons considéré un corpus analytique de plusieurs bandes dessinées où l’auteur retrace le territoire urbain, constitutif de différentes formes de vie, marqué par les itinéraires de ses habitants. À travers l’étude des pratiques sémiotiques proposées par Jacques Fontanille, nous soutenons que l’intervention humoristique articule des récits dans lesquels le territoire urbain représenté dépasse ses limites, excède la dichotomie publico-privée et nous présente la ville comme un faire sentir, ressentir et rendre par des mouvements i) vers l’intérieur (lorsque le citoyen se replie vers l’intérieur, à la recherche de l’oikos) et ii) vers l’extérieur (lorsque le citoyen s’ouvre et sort de lui-même pour aller vers le monde, à la recherche de la polis). Pour ce faire, nous proposons d’imbriquer la ville dans le comique étant donné qu’il est possible de penser la ville comme un territoire si l’on excepte les mouvements de ses sujets, principalement lorsque ces mouvements se convertissent en dispositifs hyperboliques, sarcastiques et ironiques qui font rire tout en laissant une trace tel un apprentissage de convivialité qui mérite d’être pris en compte.